Sur l’organisation de la société
« De la forme donnée à la Société, conforme ou non aux lois divines, dépend et découle le bien ou le mal des âmes, c’est-à-dire le fait que les hommes, appelés à être tous vivifiés par la grâce du Christ, respirent, dans les contingences terrestres du cours de la vie, l’air sain et vivifiant de la vérité et des vertus morales ou, au contraire, le microbe morbide et souvent mortel de l’erreur et de la dépravation. »
PieXII 50ème anniversaire de Rerum Novarum (01/06/1941)
Sur le rôle des laïcs chrétiens
« Les laïcs, que leur vocation spécifique place au cœur du monde et à la tête des tâches temporelles les plus variées, doivent exercer par là même une forme singulière d’évangélisation.
Leur tâche première et immédiate n’est pas l’institution et le développement de la communauté ecclésiale- c’est là le rôle spécifique des Pasteurs- mais c’est la mise en œuvre de toutes les possibilités chrétiennes et évangéliques cachées, mais déjà présentes et actives dans les choses du monde. Le champ propre de leur activité évangélisatrice, c’est le monde vaste et compliqué de la politique, du social, de l’économie, mais également de la culture, des sciences et des arts, de la vie internationales, des mass média, ainsi que certaines autres réalités ouvertes à l’évangélisation comme sont l’amour, la famille, l’éducation des enfants et des adolescents, le travail professionnel, la souffrance. Plus il y aura de laïcs imprégnés d’évangile responsables de ces réalités et clairement engagés en elles, compétents pour les promouvoir et conscients qu’il faut déployer leur pleine capacité chrétienne souvent enfouie et asphyxiée, plus ces réalités, sans rien perdre ou sacrifier de leur coefficient humain, mais manifestant une dimension transcendante souvent méconnue, se trouveront au service de l’édification du Règne de Dieu et donc du salut en Jésus-Christ. »
PaulVI« Evangelinuntiandi » (08/12/75)
«Les laïcs doivent assumer comme leur tâche propre le renouvellement de l’ordre temporel. Eclairés par la lumière de l’Evangile, conduits par l’esprit de l’Eglise, entraînés par la charité chrétienne, ils doivent en ce domaine agir par eux-mêmes d’une manière bien déterminée.
Membres de la cité, ils ont à coopérer avec les autres citoyens suivant leur compétence particulière, en assumant leur propre responsabilité : et à chercher partout et en tout la justice du Royaume de Dieu.
L’ordre temporel est à renouveler de telle manière que, dans le respect des ses propres lois et en conformité avec elles, il devienne plus conforme aux principes supérieurs de la vie chrétienne et soit adapté aux conditions diverses des lieux, des temps et des peuples. »
ConcileVaticanII Apostolat des laïcs( chap1, paragraphe7)
« Dans le même temps, le synode ne manquait pas de noter que le chemin des fidèles laïcs n’a pas été sans difficultés ni dangers. Dans le concret, on peut rappeler deux tentations auxquelles ils n’ont pas toujours su échapper : la tentation de se consacrer avec un si vif intérêt aux services et aux tâches d’Eglise, qu’ils en arrivent parfois à se désengager pratiquement de leurs responsabilités spécifiques au plan professionnel, social, économique, culturel et politique ; et, en sens inverse, la tentation de légitimer l’injustifiable séparation entre la foi et la vie, entre l’accueil de l’Evangile et l’action concrète dans les domaines temporels et terrestres les plus divers. »
« Pour une animation chrétienne de l’ordre temporel, dans le sens que nous avons dit, qui est celui de servir la personne et la société, les fidèles laïcs ne peuvent absolument pas renoncer à la participation à la « politique », à savoir à l’action multiforme, économique, sociale, législative, administrative, culturelle, qui a pour but de promouvoir, organiquement et par les institutions le bien commun. »
Jean-Paul II Christi Fideles Laïci (1988)
« La priorité reconnue à la conversion du cœur n’élimine nullement, elle impose, au contraire, l’obligation d’apporter aux institutions et aux conditions de vie, quand elles provoquent le péché, les assainissements convenables pour qu’elles se conforment aux normes de la justice, et favorisent le bien au lieu d’y faire obstacle. »
Catéchisme de l’Eglise catholique, n°1888
« C’est une exigence de la justice et de la charité que de vouloir le bien commun et de le rechercher. Œuvrer en vue du bien commun signifie d’une part, prendre soin, et d’autre part, se servir de l’ensemble des institutions qui structurent juridiquement, civilement, et culturellement la vie sociale qui prend ainsi la forme de la polis, de la cité. On aime d’autant plus efficacement le prochain que l’on travaille davantage en faveur du bien commun qui répond également à des besoins réels. Tout chrétien est appelé à vivre cette charité, selon sa vocation et selon ses possibilités d’influence au service de la polis. C’est là la voie institutionnelle- politique peut-on dire aussi- de la charité, qui n’est pas moins qualifiée et déterminante que la charité qui est directement en rapport avec le prochain, hors des voies institutionnelles de la cité. L’engagement pour le bien commun, quand la charité l’anime, a une valeur supérieure à celle de l’engagement purement séculier et politique.»
Benoît XVI, Caritas in vetritate, introduction, point N° 7 08/2009
Sur l’importance de la formation
La « formation doctrinale des fidèles se révèle de nos jours de plus en plus urgente... Il est tout à fait indispensable que les fidèles laïcs aient une connaissance plus précise de la doctrine sociale de l’Eglise... La formation n’est pas le privilège de certains, mais bien un droit et un devoir pour tous. »
Jean-PaulI ,ChristiFideles Laïci (1988)
« C’est par la formation des laïcs que passe le renouvellement chrétien de la famille, de la culture, de l’école, du monde du travail, de la politique et de la société toute entière.
(...) C’est en effet aux laïcs catholiques, convenablement formés, que revient la mission de porter le message de l’Evangile dans tous les milieux de la société, y compris le milieu politique. »
Jean-Paul II Slovaquie 01/07/95
Sur la relation religion et politique
« Il est inadmissible et contraire à l’Evangile de prétendre circonscrire la religion à la seule sphère privée de la personne. Il est paradoxal d’oublier sa dimension publique et sociale. »
Jean-Paul II Madrid (15/06/93)
« La doctrine sociale de l’Eglise est née pour revendiquer ce « droit de cité » de la religion chrétienne. La négation du droit de professer publiquement sa religion et d’œuvrer pour que les vérités de la foi inspirent aussi la vie publique a des conséquences négatives sur le développement véritable. L’exclusion de la religion du domaine public, comme, par ailleurs, le fondamentalisme religieux, empêchent la rencontre entre les personnes et leur collaboration en vue du progrès de l’humanité. La vie publique s’appauvrit et la politique devient opprimante et agressive…Dans le laïcisme et dans le fondamentalisme, la possibilité d’un dialogue fécond et d’une collaboration efficace entre la raison et la foi religieuse s’évanouit…La rupture de ce dialogue a un prix très lourd au regard du développement de l’humanité »
Benoît XVI, Caritas in veritate, chap V, point N° 56, 08/2009
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