Le vote d'une résolution du Parlement européen sur la présence de
signes religieux dans les écoles publiques
a été remis jeudi à une date
ultérieure face aux risques de divisions (sic)
dans l'hémicycle et alors que
le débat menaçait de rejaillir dans plusieurs pays de l'UE.
Les députés au Parlement européen avaient initialement été invités à se prononcer sur cette
question par un élu de la Ligue du Nord qui souhaitait par ce biais
contrer la décision de la Cour européenne des droits de l'homme du
Conseil de l'Europe du 3 novembre dernier de condamner l'Italie pour la
présence de crucifix sur les murs de ses salles de classe.
Mais,
rapidement, élus conservateurs et socialistes avaient décidé de
s'emparer du dossier en proposant chacun leur propre résolution,
ouvrant par là-même un débat animé au sein de leurs groupes dans
l'hémicycle.
Au sein du Parti populaire européen (PPE), les 29
élus français avaient ainsi décidé de s'abstenir, selon une source
proche du groupe, faisant valoir que la résolution les plaçait en
porte-à-faux avec le principe hexagonal de laïcité (en fait, le principe de "laïcisme").
En
plein débat sur l'identité nationale et après la polémique suscitée par
l'interdiction des minarets en Suisse, ce vote menaçait de s'inviter
dans la discussion française.
Les socialistes espagnols étaient
quant à eux partisans d'une position dure alors que le gouvernement de
José Luis Rodriguez Zapatero planche sur une loi en matière de liberté
religieuse, dans laquelle cette question doit être traitée.
A
l'inverse, leurs partenaires italiens au sein du groupe des Socialistes
et démocrates européens (S&D) réfléchissaient à s'associer à la
résolution du PPE au risque de faire voler en éclats l'unité de leur
groupe.
Face à cette perspective et après un débat animé mardi,
le chef du groupe, l'Allemand Martin Schulz, a finalement décidé jeudi
midi de demander le report du vote.
Celui-ci a finalement été acquis de justesse, par 283 voix contre 259 et 27 abstentions.
Selon
plusieurs sources au sein du Parlement européen, socialistes, libéraux
et verts ont voté en faveur du report alors que le PPE et les groupes
eurosceptiques ont voté contre.
Les 29 élus français du PPE se sont quant à eux abstenus, selon ces mêmes sources.
Thibaud
Les commentaires récents