par Christian Descoups
Le programme du gouvernement luxembourgeois présenté le 29 juillet
dernier prévoit l’ouverture du mariage « aux personnes de même sexe ».
Les intellectuels et dirigeants catholiques du Cercle Beaumont
réagissent, stupéfaits par ce projet soutenu par des chrétiens sociaux.
LE CERCLE BEAUMONT constate tout d’abord que la question de
l’ouverture du mariage aux « personnes de même sexe » n’a pas été
abordée pendant sa campagne électorale par le principal parti de la
coalition, à savoir le CSV (Chrëschtlech Sozial Vollekspartei-Parti
populaire chrétien social). L’annonce du 29 juillet 2009 ne reflète
donc en aucun cas l’opinion des électeurs, et en particulier ceux du
CSV. Le Cercle Beaumont s’interroge par conséquent sur les motivations
de la direction de ce parti.
Si elle paraît actuellement en
vogue, du moins en certaines régions, la proposition visant à autoriser
les personnes de même sexe (c’est-à-dire les personnes homosexuelles) à
contracter mariage dénature radicalement la réalité du mariage et ce
qui en constitue la caractéristique principale, à savoir la différence
sexuelle. Le Cercle Beaumont réaffirme la définition, classique, du
mariage : l’union stable d’un homme et d’une femme.
À cet égard,
le Cercle Beaumont rejoint le constat formulé par l’anthropologue
structuraliste Françoise Héritier, peu suspecte de sympathie pour la
pensée judéo-chrétienne, qui note : « Il n’y a pas de sociétés qui
aient jamais été fondées en donnant le même poids à des unions
homosexuelles et à des unions hétérosexuelles. C’est une simple
constatation que font les historiens ou les anthropologues » (entretien
accordé à la Radio France-Culture, repris par les Editions de l’Aube en
2008).
Loin de faire l’unanimité, la légalisation du « mariage
homosexuel » est en butte à des très fortes oppositions dans de
nombreuses juridictions. Aux États-Unis même, territoire emblématique,
tous les référendums populaires réaffirment avec régularité la
définition du mariage comme l’union d’un homme et d’une femme. D’autres
pays ont décidé d’inscrire dans leur constitution cette définition afin
de couper court à toute initiative « politiquement correcte ». Allant
plus loin, certains États ont même décidé d’interdire l’adoption
d’enfants par des ressortissants de juridictions ayant légalisé le «
mariage homosexuel ».
Le Cercle Beaumont note qu’au-delà de la
question du « mariage homosexuel », le programme gouvernemental
envisage d’introduire la « dimension du genre… comme axe horizontal et
vertical dans les formations universitaires et les activités de
recherche de l’Université du Luxembourg » (point 4 b) du programme
défini pour le ministère de l’Égalité des chances). Cette proposition
n’est pas anodine : en effet, selon l’idéologie du genre, la différence
sexuelle n’est pas d’abord physique ni biologique, mais culturelle. Le
sexe n’étant que construction culturelle, les catégories « homme » et «
femme » peuvent tomber.
Le Cercle Beaumont attire l’attention
du public et des décideurs sur les dérives possibles auxquelles peut
donner la diffusion des concepts liés à cette idéologie.
Une
forme subtile de discrimination tend à se répandre et à s’imposer.
Alors que les institutions publiques, et en premier lieu, l’État,
reconnaissent diverses formes d’union et de cohabitation (mariage,
concubinage, partenariat sous la forme du « pacs », union libre), elles
imposent le mariage civil préalable aux couples qui veulent se marier
religieusement. En d’autres termes, et à titre d’exemple, un couple en
situation de partenariat ne peut obtenir un mariage religieux.
Le
Cercle Beaumont en appelle à l’ouverture intellectuelle de la classe
politique pour qu’au Luxembourg, comme dans plusieurs autres pays
européens, le mariage prononcé par les autorités religieuses soit
reconnu par les autorités civiles.
Enfin, la loi disant, hélas,
de moins en moins le droit et acceptant de plus en plus l’inacceptable,
le Cercle Beaumont lance un appel citoyen au public pour s’opposer au
projet de la coalition gouvernementale. Il soutient dès à présent toute
initiative défendant et promouvant le mariage.
Thibaud
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