rappelle la Fraternité Saint-Pie X :
A la question claire du journaliste « l’Église catholique n’est-elle pas fondamentalement contre l’utilisation de préservatifs ? », le pape répond par une situation exceptionnelle et ne rappelle pas que l’Eglise est toujours fondamentalement opposée à l’usage des préservatifs.
Or, que l’utilisation du préservatif soit une action intrinsèquement immorale et matière à péché mortel, est un point constant dans l’enseignement traditionnel de l’Eglise, par exemple chez Pie XI et Pie XII, et même dans la pensée de Benoît XVI disant au journaliste qui l’interroge : « Evidemment, l’Eglise ne considère pas le préservatif comme une solution réelle ni morale », mais le pape l’admet néanmoins « dans certains cas ». Cela est pourtant inadmissible au regard de la foi : « Aucune raison, enseigne Pie XI dans Casti Conubii (II, 2), assurément, si grave soit-elle, ne peut faire que ce qui est intrinsèquement contre-nature devienne conforme à la nature et honnête ». Ce que rappelle Pie XII dans son Allocution aux sages-femmes du 29 octobre 1951 : « Aucune ‘indication’ ou nécessité ne peut transformer une action intrinsèquement immorale en un acte moral et licite ». Ce que saint Paul affirmait : « Ne faisons pas le mal pour qu’il en advienne un bien » (Rm 3, 8).
Benoît XVI semble envisager le cas de ce prostitué selon les principes de la « morale de gradualité » qui veut permettre certains délits moins graves pour amener progressivement les délinquants de délits extrêmes à l’innocuité. Ces délits moindres ne seraient pas moraux, sans doute, mais le fait qu’ils fassent partie d’un cheminement vers la vertu les rendrait licites. Or cette idée est une grave erreur parce qu’un moindre mal reste un mal quel que soit le signe d’amélioration qu’il donne. « En vérité, enseigne Paul VI dans Humanae vitae (n°14), s’il est parfois licite de tolérer un moindre mal moral afin d’éviter un mal plus grand ou de promouvoir un bien plus grand, il n’est pas permis, même pour de très graves raisons, de faire le mal afin qu’il en résulte un bien (cf. Rm 3, 8), c’est-à-dire de prendre comme objet d’un acte positif de la volonté ce qui est intrinsèquement un désordre et par conséquent une chose indigne de la personne humaine, même avec l’intention de sauvegarder ou de promouvoir des biens individuels, familiaux ou sociaux ».
Tolérer un moindre mal n’équivaut pas à rendre ce mal « légitime », ni à l’inscrire dans un processus de « moralisation ». Dans Humanae vitae (n°14), il est rappelé que : « C’est une erreur de penser qu’un acte conjugal rendu volontairement infécond et par là intrinsèquement déshonnête, puisse être rendu honnête par l’ensemble d’une vie conjugale féconde », de même il faut dire que c’est une erreur d’avancer l’idée que le préservatif, en soi déshonnête, puisse être rendu honnête par le cheminement espéré vers la vertu d’un prostitué qui l’utilise.
A l’opposé d’un sevrage qui passerait d’un péché « plus mortel » à un péché « moins mortel », l’enseignement évangélique affirme clairement : « Va et désormais ne pèche plus » (Jn 8, 11), et non pas « va et pèche moins ».
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