Yeux rivés sur la télévision à deux ans, apathie à dix. Voilà en substance les conclusions d’une recherche menée par des spécialistes de la petite enfance de l’université de Montréal, du CHU Sainte-Justine et de l’université du Michigan.
L’étude, publiée le 3 mai dans Archives of Pediatrics & Adolescent Medicine, alerte sur les difficultés scolaires et les troubles relationnels engendrés par une consommation excessive de télévision entre deux et quatre ans. L’intérêt en classe en serait diminué de 7 %, la réussite en maths de 6 % et le risque de victimisation par les camarades, en raison d’une difficulté à créer des liens sociaux, augmenterait de 10 %.
Selon Linda Pagani, qui a dirigé l’étude, « c’est entre la naissance et l’âge de 5 ans qu’interviennent les débuts de réseautage dans le cerveau, très importants pour toutes sortes de processus intellectuels ». Or, souligne-t-elle, regarder un écran de télévision est une « activité intellectuelle passive », qui se substitue « à d’autres, plus enrichissantes et plus propices au développement cognitif, comportemental et moteur », comme le jeu ou l’interaction avec autrui.
Le suivi de 1 314 enfants, dont les parents avaient indiqué le temps passé devant la télévision à 29 mois puis à 53 mois, avant que leurs enseignants évaluent leurs performances scolaires et psychosociales, a permis aussi de confirmer les effets néfastes de la télévision sur la santé physique.
Chaque heure de trop devant le petit écran se traduirait par une diminution de 9 % de l’activité physique, une augmentation de 9 % de la consommation de boissons gazeuses sucrées, et de 10 % du grignotage. Résultat : un indice de masse corporelle de 5 % supérieur à la moyenne à 10 ans.
L'étude n'aborde pas la santé morale...
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